Quand un petit être montre le bout de son nez...

Messages : 70 Points : 101 Réputation : 8 Date d'inscription : 11/06/2009

La chambre avait été préparée depuis quelques jours déjà, la jeune femme pouvant à présent accoucher n'importe quand et tenant à ce que tout soit préparé lorsque ce moment arriverait. Aussi, dans la pièce dénudé se trouvait une paillasse dure et propre, une berce, un grand cuveau dans le coin de la salle et une petite table.
Elle était rassurée que tout ai été fait selon les instructions que Deb lui avait donné et qu'elle avait ensuite transmis aux domestiques, ainsi elle espérait que tout se passe bien, puisque jusque là tout allait bien. A présent elle attendait, passant des journées entières à ne faire que dormir dans sa chambre, seule.

Et c'est ce qu'elle aurait continué à faire si une douleur aigue dans le bas ventre ne l'avait pas réveillée cette après midi là. Elle se redressa brusquement dans son lit et posa la main sur son ventre, le coeur au bord des lèvres, quelques minutes elle attendit ainsi, ne sentant rien, mais finalement une autre douleur survenue lui fit serrer les dents.
Cette deuxième douleur lui fit comprendre que le moment était venu. Doucement elle se mit debout, soutenant son ventre de ses mains, et se dirigea vers la porte tout d'abord, puis traversa les couloirs en direction de l'aile des invités où se trouvait la chambre qu'elle allait occuper pour mettre au monde son enfant.

Encore deux ou trois contractions avant d'arriver enfin dans l'aile des invités. Voyant la jeune femme marcher difficilement, une jeune servante s'approche.
Z'allez bien m'dame ? Z'êtes toute pâle là, j'peux faire que'qu'chose pour vous ?
Devant le regard inquiet et affolé de la très jeune servante qui n'avait certainement jamais vu ce genre de choses, Ald s'efforça de prendre un ton rassurant et de détendre quelque peu ses traits.
Je vais bien, ne t'en fais pas. Par contre, j'aurais besoin de tes services oui.
J'aimerais que tu ailles me chercher de l'huile de mauve et de violette, tu devrais en trouver chez l'apothicaire de Grignan. Ramène aussi des linges tièdes, et deux ou trois bassines d'eau chaude.

Encore une chose, retient bien cela surtout. J'aimerais que tu trouves le Capitaine de la Garde, Debrinska, que tu la fasses venir ici le plus vite possible. Si elle te demande pourquoi, dis que c'est Ald qui la demande et dis lui de s'occuper de prévenir mon mari.
Ensuite, fais prévenir la Baronne, dis lui ceci : "ça a commencé" et envoie un courrier à Baile, dis lui à elle que j'ai besoin de son soutien.
N'oublie rien je t'en prie, c'est très important. Tu pourras ramener tout dans la chambre Mira, c'est là que je me trouverais, fais vite s'il te plait...

Pendant que la servante partait en trottinant, Ald se retourna vers le couloir et fit encore quelques pas avant d'enfin arriver à la chambre. Elle entre, referme la porte derrière elle et regarde la pièce simple...il y faisait frais, la fenêtre était ouverte et laissait pénétrer l'air rafraichit du mois de Septembre. Elle s'allongea sur la paillasse et ferma les yeux pour respirer longuement et se calmer, se concentrant sur les battements de son coeur pour réussir à fixer son esprit sur une chose seulement. Ses pensées enfin rassemblées, elle tend son esprit, trouve son mentor...lui transmet son inquiétude.
Je t'en prie, viens vite Deb...
Ses pensées reviennent ensuite à la chambre, elle se rend compte que la sueur perle à son front alors qu'elle reprend son souffle, jamais elle n'avait été autant épuisée en se servant de l'Art à peine une seconde.
Lorsqu'à nouveau une contraction la prend, elle agrippe la paillasse de ses mains et y enfonce ces doigts tant la douleur est forte. C'est le moment que choisit la servante pour revenir avec tout ce qui lui a été demandé, les servantes même, car elles étaient plusieurs pour pouvoir tout amener. Ald les regarde, il ne fallait pas qu'elles la voient dans cet état, elle prend une voix autoritaire et crie presque, mais plus de douleur que de colère.

Posez tout ça et allez vous en toutes ! Dépêchez vous !

Occupée a la poterne avec ses chers chevaux et son loup... Deb sursaute en entendant un cri dans sa tête:

Citation :: Je t'en prie, viens vite Deb...

Elle sursaute et manque de se retrouver le cul par dessus tête dans le tas de fumier qui marque l a bordure du champs ou elle fait tourner les étalons noirs, suif de la nuit, fils du diable, comme elle est fille de démon et de sorcière..,

Une chape de vif-argent lui enserre le coeur, sur ses épaules tombe un manteau de tristesse...ses jades se mouillent et les larmes coulent d'elles-même...
Ptit loup gémit tristement , puis son gémissement se transforme en un long hurlement de mort!

Elle ramène les destriers aux écuries, jette les rênes a Uther qui l'attend pour accomplir sa punition.. mais elle n'en a cure!

Pour la seule et dernière fois elle va rompre la promesse qu'elle s'est faite et qu'elle a exigée de ses soldats... elle va se rendre au château même sans y avoir été invitée, sans convocation de la dame de Grignan!

Mais il y a urgence,,, des vies sont en danger, elle a promis d'être la... elle l'a promis à la future maman. à celle qu' elle nommait amie et puis elle l'a promis aussi au Juge!

Elle bande aussitôt son esprit et envoie des images rassurantes a Ald.... J'arrive.. ma belle... je viens... reste tranquille... respire....doucement ... voila .... comme un jeune chien fou... allons... Fais chercher ton amie la Suzeraine si elle te rassure... elle peut rester!
Et puis ton Tesnhi va arriver..... ma belle....il va être la ... tu sais , avec moi il va pouvoir rester... il ne devra pas aller aux écuries tromper son impatience.. non, il sera à tes côtés!

Braque est sellé, je vais chercher mon coffre et je suis la avant que ne se couche le soleil... garde une servante vers toi!

Mais par les bourses de satan pourquoi est ce que ses jades se remplissent de larmes ?

Il semblait à Tenshi que cela faisait deux jours qu'il n'était pas sorti de son bureau. Surement.. parce que c'était le cas ! Depuis la récente.. mise au point avec Ald, il avait choisi de se concentrer sur sa charge de Juge. Le nez plongé dans une affaire un peu complexe ses yeux commençaient à se brouiller légèrement. Il n'avait pas dormis depuis deux jours.. depuis... Alors afin d'éviter de tomber littéralement de fatigue il décida de se reposer un peu.

Il coucha donc sa plume et entreprit de s'allonger sur le lit au fond de son bureau. Afin de permettre aux Juges de travailler tard, quelques commodités leurs étaient accordés. Ce lit relativement confortable en faisait parti et il savait que demain, à la première heure, un page viendrait lui apporter un petit déjeuner.

La fatigue et le manque de sommeil faisaient leurs offices. Tenshi sombra rapidement dans les bras de Morphée. Parfois, un sommeil sans rêves et d'autant plus réparateur.. celui-ci ne l'était pas. Peuplé d'images de taverne lyonnaise et de disputes.... de larmes et de cris.. de promesses et de trahisons...

Soudain un flash, les images sont chassées et une violente douleur lui vrille les tympans. Des mots raisonnent dans son crâne.. une voix qu'il connait.. Deb... elle s'adresse à lui malgré la distance. Elle parle d'Ald.. elle est sur le point d'accoucher. Tenshi se lève d'un bond, répondant à l'appel de l'artiseuse, il a juré d'être là pour la naissance de son fils. Pourquoi n'était-il pas surpris d'entendre la voix de Deb et pas celle de sa .. femme.

Il n'avait eu aucune nouvelle d'Ald.. mais cela importait peu, il devait se rendre au plus vite à Grignan. Il se rua donc sur l'écurie et scella un cheval au plus vite. Il fila ensuite à bride abattue vers le domaine situé au sud de Montélimar. Le vent fouettait son visage alors qu'il n'avait jamais galopé aussi vite. Encore peu habitué des longs voyages à cheval, il ne manquerait plus qu'il se casse quelque chose. Mais le temps pressait. Il n'y serait pas avant de longues heures.. pourvu qu'il ne soit pas trop tard.

Jamais le petit chemin qui mène de la poterne aux portes du château ne lui a paru si long… il est vrai qu’elle ne l’a pas parcouru souvent !

Deb court dans la volée de marches blondes qui montent au château…elle lève un instant les yeux vers le ciel… il a des couleurs de sang, d’incendie…son cœur se serre instinctivement…l’angoisse la prend, lui sert les tripes…

Quand un petit être montre le bout de son nez... Mini_090914105457466919

elle lance son esprit vers le mari de la future maman. Tenshi, arrive s’il te plaît … elle a besoin de toi …elle le voit dans son esprit, chanceler de fatigue sur son cheval lancer au galop…si ce n’était l’urgence qu’elle ressent, elle en rirai,,, pour un soldat…il monte vraiment mal ! Ne tombe pas, reste en selle, dépêche toi ! !

La chirurgienne reçoit une violente douleur dans l’épaule lorsque son coffre heurte le muret qui borde les marches…elle prend conscience que son coffre a taper contre les pierres...son coffre ?... quel coffre ? Dans sa précipitation, elle s’est emparée de celui de Muad… voila pourquoi il pèse si lourd a son épaule…cette pensée lui arrache un petit sourire douloureux…

Elle arrive vers le guichetier et lui dit …conduis moi chez Dame Aldreain…l’homme bougonne quelque chose dans son parler incompréhensible…Elle s’énerve, mais l’homme coguenard à l’abri dans sa guérite la dévore des yeux et redis avec son sourire idiot : la gueuse t’est y point chez té... lor té peu venir ché mé. J’a d’la place dans mes braies.. m’a ché les dames Créfeiu non !

Elle tape de plus en plus fort … avec le plat de son épée contre l’huis… mais il refuse d’ouvrir. Alors elle le supplie… dis moi l’homme, Dame Aldreain va accoucher, laisse moi entrer je viens l’aider ! il a un rire gras… C’ti les dames qu’ont pas b’soin d té la garce.. j’a bone sous ventrière au château :::::

Debrinska fait tellement de bruit qu’arrive un homme en gambisson et côte de maille…Il a l’air plus civilisé : Damoiselle, permettez que je me présente… je suis Gauderic… capitaine de la garde de ce château… que désirez vous pourquoi ce raffût ?

Aux paroles du Soldat, Deb marque un peu d’hésitation…les explications viendront plus tard…en trois mots elle explique ce qui se passe…et sans rien ajouter…l’homme la prend par le bras en jetant un regard en coin à son subalterne…il charge le lourd coffre de chêne sur son épaule, l’entraîne dans les méandres du château !

Devant une porte, des dames attifées comme des poules de basse court caquètent a qui mieux- mieux …. Allons que vous voila sottes femmes… c’est la première fois que vous voyez une Dame mettre bas tonne le Messire,, vous n’avez donc pas d’eau a cuire ou de linges à faire chauffer !

Deb le bouscule et se précipite dans la chambre, certaine de qu’elle va trouver Ald au bout du rouleau…
Lorsqu’elle pénètre dans la chambre denudée, une main glacée passe sur son cou…l’Ankhou est la il fait son choix…la prêtresse s’empresse vers le lit ou gît son amie, les yeux clos, le souffle court…les narines pincées….

Ald..ALD, je suis la dit-elle en commençant à l’ausculter,,, se retourne vers le Capitaine de la garde et dit son mari va arriver ,laissez le entrer voulez vous et que personne ne vienne nous déranger que je n’aie autorisé !

La chevauché n'en finissait pas, maintes fois Tenshi manqua de tomber mais à chaque fois il s'agrippait comme un beau diable. Les muscles endoloris et la monture exténuée, il fini par arriver aux portes du domaine de Grigan. Sa tête de furieux lui valut un accueil des plus.. glacial par la garde.

Hola !! Qui es tu voyageur ! On se calme devant ce domaine ou je t'embroche !

Tenshi se rua en bas de sa monture et vint poser sa gorge sur le fil de l'épée de l'homme. Il portait un gambison et une côte de maille. Son insigne prouvait qu'il n'était pas le premier truffion venu, contrairement aux deux molosses qui l'encadraient. Tenshi n'était pas familier des grades de Grignan et il n'en avait que faire.

C'est toi qui va te pousser... et tu ferais mieux de me vouvoyez la prochaine fois ou je t'ouvre le ventre. Conduit moi à ma femme. Elle est sur le point d'accoucher et je sais que Debrinska est déjà passé par ici.

L'attitude du garde changea du tout au tout. Il fit signe aux autres de se relâcher et il rangea son épée.

Veuillez m'excuser messire, mais nous ne sommes jamais trop prudent. Suivez moi, je vais vous conduire auprès de votre épouse.

Tenshi s'exécuta de bonne grâce et suivi l'homme jusqu'à la chambre. Lorsque la porte s'ouvrit, le temps se figea un instant.., quelques secondes qui parurent une éternité... Ald, allongée, dans un état de semi conscience. Deb, le visage fermé, s'activant autour d'elle. L'image frappa Tenshi comme un direct à l'estomac. Sa femme.. son enfant... Peu importe se qui se passera demain, cette nuit, tout deux doivent vivre. Il n'a jamais pu supporter de la voir affaiblie, c'est d'autant plus dur qu'elle porte en elle une vie si précieuse. Malgré tout ce qui a conduit à ce jour, il l'aime toujours comme un damné. L'amour n'a jamais été le soucis... c'est autre chose qui va peut-être les conduire à …

Mais Tenshi ne se laissa pas emporter dans les douleurs qui le torturent depuis deux jours, il se concentre sur sa femme et sur celle qui va avoir la lourde tâche de les sortir de là, elle et leur fils.

Deb... Comment vas-elle ? Et le bébé.... parles moi s'il te plait...

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L’attente interminable seule dans la chambre vide, sans bruit, juste celui de ses respirations affolées, cherchant à capter un peu d’air pour reprendre son souffle. Elle a des hauts le cœur, les contractions se font de plus en plus rapprochées à mesure que le temps passe. Ses mains posées sur son ventre, elle grimace de douleur quand soudain elle se calme enfin, des images rassurantes en son esprit, et la voix de son amie qui résonne.

J'arrive.. ma belle... je viens... reste tranquille... respire....doucement ... voila .... comme un jeune chien fou... allons... Fais chercher ton amie la Suzeraine si elle te rassure... elle peut rester!
Et puis ton Tesnhi va arriver..... ma belle....il va être la ... tu sais , avec moi il va pouvoir rester... il ne devra pas aller aux écuries tromper son impatience.. non, il sera à tes côtés!
Braque est sellé, je vais chercher mon coffre et je suis la avant que ne se couche le soleil... garde une servante vers toi!

Doucement, elle ralentit sa respiration, la cale sur ses contractions. Ses cheveux collent sur son visage, trempés par la sueur. Elle n’ose même pas répondre à Deb de peur de trop puiser dans ses forces à nouveau. Malgré ses efforts pour rester calme, son souffle reste court, une étrange impression la parcourant.
Elle pose sa tête sur l’oreiller derrière elle, essayant de se reposer, en vain. C’est la semi conscience qui prend le dessus, elle ne comprend pas pourquoi les douleurs sont si fortes, pourquoi personne n’est encore arrivé, l’obscurité voile son regard alors qu’enfin quelqu’un pousse la porte.

Ald..ALD, je suis la

Deb…le bébé…

Il fallait qu’elle vérifie, qu’elle lui enlève ce mauvais pressentiment affreux de l’esprit.
Soudain la porte s’ouvrit à nouveau à la volée, nul besoin de regarder pour savoir de qui il s’agissait, elle sentait sa présence. Ses oreilles bourdonnaient et elle n’entendait plus grand-chose aussi elle cessa d’écouter, de toute façon on ne lui laissa pas le choix car aussitôt une violente contraction la secoua à nouveau.

Citation :: Deb,,,le bébé…

Deb sent la force de la contraction dans son propre ventre,
respire Ald...
lorsque celle-ci est passée… elle s’assure de la dilatation… l’Ârt de ses doigts la renseigne …situation angoissante, le bébé est gros… la dilatation n’est pas ce qu’elle devrai par rapport à la force des contractions

[b]Calme toi ma belle...le Taliesen va bien……regarde plutôt qui est là…aller Ald, ouvre les yeux… fais moi plaisir ![/b]

Venez Messire soutenir votre femme, placez vous derrière elle …faites lui appui de votre corps…transmettez lui votre force et vote chaleur … et surtout faites un avec elle suivez son rythme aidez la se plier lors des contraction, et à se laisser aller en arrière entre les deux.

Deb jette un coup d’œil et s’assure qu’il y a de l’eau dans le cuveau demandé--- plonger la parturiente dans l’eau pour la soulager… et pouvoir la masser sans trop lui faire mal !

Toujours en lui envoyant des images de tendresse et d’amour …deb tombe ses propres vêtements et enlève prestement la chemise ridicule qui recouvre la jeune mère.

Messire, Tenshi, Fais comme moi… on va essayer de la soulager… viens m’aider à la porter dans le cuveau et a la soutenir,,, vite, fais vite, une autre contraction se prépare !

Le laissant faire, elle s’occupe de masser la jeune femme avec de l’huile de mauve et de violette !

Le bain est a température …les plantes relaxantes ont infuser assez longtemps...la prêtresse retire les linges qui les enveloppent, et se plonge dans l’eau pour recevoir le précieux chargement que Tenshi tient dans ses bras !

L’angoisse l’étreint nouveau si fort lorsqu’elle accueille Ald contre elle… vision d’un cœur fatigué qui s’arrête comme trop las de s’être battu pour donner la vie…
Non. je T'interdis!

Mais une nouvelle contraction, la rassure un peu…
Ald est bien vivante… le bébé aussi… pour une fois Deb refuse de croire aux visions que lui envoie son Art !

Tenshi est comme pétrifié. Sa femme ne semble pas avoir conscience de sa présence. Cela ne peut pas être bon… même en ce moment, elle devrait réagir. Elle semble… Absente.

Venez Messire soutenir votre femme, placez vous derrière elle …faites lui appui de votre corps…

Sans trop chercher à comprendre, Tenshi obéit et se place derrière sa femme. Il ne remarqua même pas que Deb s’était dévêtue, tellement il était fixé sur Ald. La tête dans le brouillard, les yeux rivés sur le ventre gonflé par ce petit être qui veut sortir, Tenshi a rarement été aussi inquiet.

viens m’aider à la porter dans le cuveau et a la soutenir

Sans réfléchir, Tenshi glisse ses bras en dessous du dos et des jambes de sa femme et la soulève. Cela lui semble une éternité depuis la dernière fois ou il a senti la chaleur de sa peau. Il porte la mère de ses enfants jusqu’au cuveau et la dépose doucement dans l’eau parfumée. Il préfère la maintenir lui-même hors de l’eau, pas complètement certain qu’elle en ait la force.

Deb la rejoint et à l’instant où elle touche Ald, quelque chose change dans son attitude. Une crispation, une angoisse, une peur presque palpable dont il n’est nullement besoin d’être artiseur pour en saisir la teneur.

Malgré les sentiments contradictoire qui assaillent Tenshi et l’empêche, pour l’instant, de tenter une quelconque utilisation de l’Art, il voit bien que quelque chose cloche.

Deb… ? Qu’est-ce qui se passe…

Messages : 70 Points : 101 Réputation : 8 Date d'inscription : 11/06/2009

Que se passait-il ?

Une drôle de question, elle devrait le savoir pourtant, elle n’était pas inconsciente, du moins elle n’en avait pas l’impression. Pourtant ce vague qui l’entourait, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, juste la douleur qui occupait ses pensées et tout son corps même.
Tremblante, elle se retrouve nue et frigorifiée dans les bras de son mari, c’est à peine si elle ressent le contact d’ailleurs, mais elle se bat pour ouvrir les yeux, l’apercevoir ne serait-ce qu’un instant.
Finalement son regard d’un gris étrange s’ouvre sur lui, elle le regarde, il est inquiet. Mais la jeune femme ne tremble plus à présent, l’eau chaude aide le froid à quitter son corps.

Elle aurait presque réussit à se détendre si l’angoisse de Deb ne l’avait pas frappé de plein fouet elle aussi. Au même moment elle oublia totalement l’idée, les contractions la reprenant encore plus violemment que quelques minutes auparavant.
Apparemment le bain n’avait pas l’effet escompté, si ce n’est celui de la réchauffer un peu, elle commençait à manquer de souffle, n‘arrivant pas à se calmer .

J’ai mal…

Soudain, c’est une douleur d’une autre nature qui la submergea, un déchirement au cœur, comme une pointe de poignard qui lentement s’insinue en elle, lui arrachant un cri. Elle murmure un : sauve le bébé…avant de sombrer dans l’inconscience, le visage de son mari comme dernière image ancrée dans sa tête.
En elle, elle ne percevait plus qu’un cœur battant et ce fut la nuit totale.

Un murmure insidieux…un corps qui se fait lourd dans ses bras…devient comme une chiffe molle…l’angoisse se transforme en panique…
NON ; NON :ALLLLLLLLLLDDDDDDDDD. Elle secoue de son Art les brumes qui enveloppent celui de son amie…. ALDDDDD… elle la tance de son esprit…

respire… respire….bats toi… Ald bats…toi
.Mais le corps de la jeune femme n’est que poupée de chiffon…seul le bruit du bébé est encore tangible…

Par La Mère ! Par la Déesse… a quoi pense-t-elle….L’enfant…il, doit vivre…
les mots d’Ald martèlent ses tempes comme les tambours de guerre au matin des grandes batailles…

Citation :: sauve le bébé… sauve le bébé…sauve le bébé sauve le bébé…

envie de se boucher les oreilles, de hurler, de crier au diable et aux cieux sa colère… de maudire la Déesse, les prêtresses d’Avalon… d’enfourcher Braque et d’aller se jeter du haut d’une falaise d’en finir aussi une fois pour tout … elle a échoué la seule fois ou elle ne devait pas se le permettre !

Ses jades regardent à travers l’eau qui en coule, le visage de Tenshi, il est hébété comme frapper de stupeur….plus blanc que les limbes qui commencent à entourer l’esprit de la jeune femme…il sait, il a compris, elle le voit vaciller, chanceler comme si il avait reçu une masse d’armes sur la tête…Plus rien n’existe en ce moment que la douleur du martyr, la souffrance qu’ils ont l’un de l’autre avec ce cadavre entre les bras…Elle sent monter en lui une vague de haine… il va aussi la tuer sur place… mais peu importe….

Un bref jappement, comme un gémissement…la tire de son hébétude…deux yeux d’ambre la fixe avec reproche…Ptiloup… comment est-il rentré…les yeux de miel ne la quittent pas et semblent lui imposer un message…Une vague de vif déferle en elle…ce sont des images, des impressions… des accouchements difficiles, des problèmes de cœur…l’esprit ...l’esprit du LOUP oui.., merci mon Loup… elle sait qui parle, qui va la guider, elle sait le pourquoi du coffre de Muad… MON LOUP

Tenshi… sors Ald de là … vite… vite…TENSHIIIIIIII. Allons obéis on est plus seul…VITTTTEEEEEE par les couilles de Belzebuth OBEIIIIIIIS …
Elle insuffle son art en Tenshi…comme d’un coup de poing le frappe dans son esprit…sans soucis de le ménager…¨

Péniblement ils sortent la jeune femme de l’eau…et l’étendent sur le sol…point n’est besoin de paroles… les gestes viennent automatiques…

La couvre de chaudes couvertures de petits gris…Puis Deb prend une profonde inspiration… lève les mains aux cieux et supplie la Déesse…

Béni soit Dieu la Grande Mère,
Sans commencement et sans fin,
Béni soit son temple de pur marbre blanc,
Bénie soit la quiétude de son saint lieu.
Béni soit le bébé qui pleure pour elle,
Bénis soient les cerfs qui relèvent leur tête pour elle,
Bénis soient les oiseaux qui volent à travers les cieux pour elle,
Bénis soient les arbres, qui tremblent et soupirent pour elle,
Bénie soit la feuille qui tombe pour elle et nourrit la terre.
Bénie soit la vague qui caresse le rivage pour elle,
Bénies soient les étoiles qui brillent tels des joyaux pour elle,
Bénie soit la lune dans laquelle nous voyons son visage,
Béni soit mon esprit qui s'élève vers les sommets pour elle,
Béni soit mon corps, le temple de son existence

De par la mère j’appelle les artiseurs à me donner leur force….aussitôt une onde la traverse.., elle reconnaît la manière de faire, le doigté d’Akula…puis plus aigüe vient se joindre la force de dame Ortie...et l’esprit du Loup la transperce tandis qu’elle semble se nimber de l’habituelle lueur bleutée

Elle lève les yeux,,, rencontre le regard fou de Tenshi… seconde décharge d’art… il revient à la vie !

Tenshi … prend place à la tête de ta femme et tiens la contre ton cœur...tu vas toi, bander ton art sur elle et rien que sur elle… tu es responsable de sa vie. Tu vas faire battre ton cœur pour elle aussi… ne me demande pas comment, je sais que tu peux le faire c’est tout…tu es son sang, son souffle, son âme, son cœur ! Quoiqu’il arrive, quoi qu’il se passe ne lâche pas, si tu en as besoin appelle Akula à la rescousse…il est là il va te soutenir ! Moi, je m’occupe de faire naître ton enfant !

Déesse une vie pour une vie… je m’offre fais de moi ce que tu veux… mais lorsqu’ils seront sauvés !

Descend en elle-même…ses mains ne lui appartiennent plus des milliers de doigts travaillent avec elle…elle incise les dermes .le péritoine, la matrice, en sort un nouveau-né rouge de colère, hurlant, levant déjà au ciel un poing rageur…rapide l’essuie le place contre sa mère et après avoir sorti les suites, referme la plaie…des mains lui tendent des aiguilles d’argent et de fins fils de soir…

Elle prête l’oreille, le juge toujours concentré sur sa femme ne semble pas avoir remarqué la naissance de son fils…il‘s’applique à respirer calmement et à faire circuler le sang dans le corps d’Ald !

Alors, elle s’insinue dans la jeune femme délivrée de son fardeau…se glisse dans ses veines pour remonter jusqu’au cœur fatigué….soudain sa progression se trouve entravée par quelque chose…comme un nœud…le sang n’arrive plus à circuler depuis cet endroit…elle a déjà vu quelque chose de pareil…alors…elle puise dans ses souvenirs… dans ceux d’Akula., dans l’esprit du LOUP et soudain elle voit avec acuité les mains de Muad œuvré sur un soldat tombé lors d’une patrouille…elle voit l’instrument dont il s’est servi…une espèce de vrille qu’il avait fait fabriquer…elle sourit pour elle-même…ses mains se referment sur le manche d’ivoire de l’ustensile et elle attaque le travail…deux mains chaudes enveloppent les siennes…deux mains ? …non 4 mains la guident et lui donnent la force…les mains de Muad et d’Akula…

Pendant un long moment, il n’y a aucun bruit dans la pièce… sauf les vagissement d’un tout petit et le bruit de la respiration de Tenshi…et puis….le miracle a lieu d’abord hésitant…, comme si il obéissait à contre coeur repart….

Alors, doucement elle ramène Tenshi sur terre….
Voila mon beau tu peux lâcher prise…reviens mon beau…Tenshi….

Il s’ébroue l’air hagard d’un homme qui se réveille au lendemain de la bataille étonné d’être encore en vie …dans ses yeux… une peur muette…
Non, Tenshi, non mon beau…elle vit, ils sont tout les deux vivant…elle dort seulement et ton fils a faim lui…et il faut le baigner et s’en occuper … Ald, elle a besoin de repos… toi aussi …mais avant remercie les artiseurs, particulièrement Akula…et la Déesse…

Quand un petit être montre le bout de son nez... Mini_090915104217848195

Elle se dirige vers la porte, … sans se soucier de sa tenue
pour appeler les suivantes à venir s’occuper de l’enfançon et de la mère !
Damoiselles, Dame Aldreain a besoin de vous…..la chambre se met

a tanguer…elle se retient au chambranle de la porte… ses genoux se dérobent….une seule pensée lui vient : Frères, puisqu’il est l’heure laissons là nos travaux et entrons !
Alors , elle dépose son sac si lourd et le cœur heureux, avec comme dernier bruit les pleurs de l’enfant et la respiration tranquille de la mère…elle entre dans le grand fleuve de l’Art !

Une flamme s'éteint...

Tenshi sent la vie de sa femme s'échapper peu à peu... Un souffle glacial lui griffe le cou alors qu'il la serre aussi fort qu'il le peut contre lui. L'esprit enfermé dans une pièce aussi sombre que les abysses, Tenshi n'est pas capable de comprendre ce qui se passe... Il ne fait que ressentir la perte progressive de celle qui a été sa raison de vivre depuis si longtemps. Son cœur sèche, sa tête se vide. Son univers s'effondre alors que son imagination construit peu à peu un monde sans Elle... Des larmes coulent simplement sur ses joues.

Il est monté sur ce cheval pour découvrir un fils qu'il s'était préparé à voir élevé loin de lui... Préparé à le voir grandir sans son père... La certitude c'était peu à peu présenté à lui et l'absence totale de nouvelles ni même de sentiments contraires de la part de son épouse avait fini de le convaincre qu'elle ne considérait plus sa présence comme nécessaire. Le cœur lourd, les yeux humides et l'air désabusé il s'était résigné à affronter la délivrance de son fils en même temps que le dédain de la mère.

En revanche... il ne s'était pas préparé à ce que Ald soit terrassée par la naissance du petit. Elle devait vivre.. sans lui puisque c'était son choix, sans son amour, mais vivre. Il l'aimait trop pour la laisser s'enfoncer, hors de question que ses enfants n'ait plus de mère...

Une douleur vive le raccroche à la réalité. La voix de Deb lui fait l'effet d'une lame dans son estomac. Nul besoin de paroles.. les pensées projetées par la prêtresse suffisent à lui faire comprendre. Il se redresse et porte à nouveau sa femme. Tous deux la dépose à terre pour que Deb puisse s'occuper d'elle.

D'autres instructions viennent se graver dans son cœur... des gestes.. des sentiments. Il se place près de la tête d'Ald, la saisie entre ses mains et ferme les yeux. Il sent d'autres présence.s... il ne peut que les deviner mais l'une d'elle lui semble familière... un souvenir du passé... une autre vie.... un soldat... Akula ! Ces forces conjuguées le portent, lui mettent les pieds à l'étrier. Il se concentre sur Elle.. sur sa Vie à Elle qui fut si longtemps sa vie … à Lui. Même si il n'a plus d'importance pour Elle, il ne sera pas dit qu'Il n'aura pas tout tenter pour la sauver...

Les vagues de l'Art parcourent son échine, chatouillent ses vertèbres, caressent sa nuque, irradient dans son crâne... Son esprit se projette comme un flèche dans celui d'Ald. Acéré, pointu et conquérant. Il cherche à débusquer la moindre trace de vie, le plus petit souffle qui lui permettrait de l'attirer vers le monde des vivants. Soudain.. une lueur dans son esprit... Tenshi s'y accroche comme un forcené, sa propre vie en dépend... si elle meurt... il meurt... Son esprit absorbe cette lueur pour mieux la faire sienne, puis décide de repartir... Mais quelque chose résiste... l'esprit est bloqué... pourquoi... Ald a-t-elle abandonné ? Elle ne veut pas être sauvé ? Ou bien... est-ce le trouble qui parcourt Tenshi qui le rend moins fort.. sans doute cette raison. Et pourtant il veut la voir vivre.. même si c'est loin de lui, il veut la voir vivre....

Alors il puise des forces dans ces présences anonymes et dans celle d'Akula. Ces volontés s'ajoutent à la sienne, il réussi à outrepasser sa peine, sa douleur, rien d'autre ne compte que la vie de celle qu'il aime.. il donnerait sa vie pour la sienne s'il le pouvait...

Soudain, c'est la chambre qui réapparait. Le lien se dissout, comme s'il n'avait jamais existé. A ceci près... que son cœur bat à nouveau. Il a réussi... son envie de sacrifice a été plus fort. Tous les efforts consentis par le clan ont payé. Ald est vivante. Endormie... mais vivante.

Deb s'adresse à lui.. dans un état de semi-conscience il comprend qu'elle confirme ce qu'il sait déjà. Le peu de force qu'il lui reste, il l'utilise pour remercier Akula et les autres. Il caresse doucement le front de son amour et lui donne un baiser tellement intense qu'il manque de s'évanouir.. C'était surement le dernier... il fallait au moins ça...

Il relève la tête vers la prêtresse, tente de lui sourire alors qu'elle s'esquive un peu plus loin. Chancelante et visiblement épuisée.

C'est alors qu'il prend conscience de ce qu'elle a fait. L'enfant. L'enfant est là. Vivant et braillard. Respirant la bonne santé. Tenshi sent tout l'amour paternel se répandre dans son cœur... Cet enfant sera aimé oui... d'un amour infini. Et Deb en sera la marraine de cœur, le protégera comme seulement elle sait le faire. Il n'a pas peur. Même si il ne l'élèvera surement pas, il n'a pas peur.. il sera là pour lui quand il aura besoin...

Deb semble dans un état second, mais Tenshi est trop faible pour aller vers elle... il sait qu'elle ne risque rien... enfin.. il espère...

Messages : 8 Points : 14 Réputation : 4 Date d'inscription : 16/09/2009

Fallait bien qu'elle lui donne ce qu'la Baronne avait préparé pour cette venue .
Avant de partir au petit matin, l'Etoile lui avait bien donné les consignes .
Oui elle allait s'en rappeler la Garance !
Elle était inquiète et triste la Belle, elle avait pas osé demander.
mais de sa tache elle s'acquitterait.

On les avait prévenus et elle avait couru dodelinant de la tête et de son large tour de hanches vers l'endroit de la Chambre ou l'Etoile avait déposé le paquet .
Elle prit le tout, puis alla tout aussi dodelinant vers la chambre Mira d'où ils avaient attendu les nouvelles .

Escaliers, couloirs, respiration roque, essoufflée elle arriva devant la porte l'encombrant colis dans les bras, la faisant paraitre minuscule.
Se calant contre la porte, dans une technique connue d'elle seule, elle frappa à la porte sans penser que l'petit pouvait dormir .
Garance se remit droite puis d'une voix forte :
la Chambrière de l'Etoile Dame Aldraien !

Messages : 70 Points : 101 Réputation : 8 Date d'inscription : 11/06/2009

De longues minutes étaient passées, ou des heures elle ne savait pas exactement. Assise au bord d’un fleuve, elle le contemplait alors qu’il suivait son chemin tumultueux à travers la grande forêt qui s’étendait devant elle.
Etrangement, elle était nue sur le rocher, le soleil chauffant doucement ses épaules, car y faisait beau et chaud à cet endroit. Un sourire, puis elle plonge le pied dans le liquide et presque aussitôt, ressent l’envie de s’y plonger entièrement et de laisser le liquide la submerger. Mais alors qu’elle commence à descendre doucement à l’intérieur du fleuve, elle sent une main sur son épaule qui la retient…Elle se retourne et aperçoit ce regard qu’elle n’avait plus vu posé sur elle depuis un long moment à présent. Elle fronce les sourcils, apercevant une silhouette derrière lui, une silhouette floue, mais elle est sure qu’il y a quelqu’un d’autre. Dans sa tête toujours résonne le bruit de ce cœur qui bat, qui la rassure, la fait rester sereine.

Elle pose son regard émeraude sur son mari et sourit, le corps à moitié immergé dans l’eau, elle lui parle : Regarde comme c’est beau ici…comme c’est calme, comme l’eau de ce fleuve est douce, elle glisse sur la peau comme la soie…
J’aime cet endroit…j’aimerais y rester tout le temps.

Elle s’avance pour continuer à entrer dans le fleuve, mais la main de son mari continue de la retenir alors elle se retourne et le regarde, il semblait inquiet, mais de quoi ? Soudain le battement régulier qui rythmait ses actions s’arrêta, la laissant dans un silence effrayant et glacé. Alors elle panique, regarde autour d’elle, cherchant la source de ce silence anormal.
A contrecœur elle sort du fleuve et aussitôt le froid s’empare à nouveau d’elle, lui donnant la chair de poule.
Bon sang mais qu’est-ce qu’il se passe…où est le cœur…La main de son mari continue de l’attirer et elle le suit, plus à contrecœur cette fois, elle la caresse même de sa propre main.
Et alors un nouveau battement se fait entendre, mais ce n’est pas le même que celui d’avant, elle le sait…celui-là il s’agit du sien…

S’ensuit une lutte pour réussir à se réveiller, pour pouvoir vérifier où est son deuxième petit cœur par elle-même, pour pouvoir découvrir où est le petit qu’elle a senti grandir en elle pendant 9 mois. Lorsque sa conscience réintègre son corps, elle est endolorie des pieds à la tête, comme si elle était restée deux semaines alitée dans son lit, mais non, il n’y a que très peu de temps qui s’est écoulé, et pourtant.
Une vive douleur au cœur la fait grimacer, mais il bat à nouveau. Elle est bien vivante.

Des pleurs, puis une chaleur intense sur ses lèvres qui se propage dans tout son corps. Epuisée, elle réussit tout de même à se rendre compte de ce qu’il se passe. Son fils est né….son mari est là. Deb…ne doit pas être loin non plus…Sa voix est cassée et faible, mais assez forte pour être entendue :Arthan…il est sauvé…mon tout petit est en vie…Elle ouvre les yeux, son regard gris, vidé de toute énergie, qui se pose sur son mari. Merci d’être là…sans toi je…Sa voix s’étrangla, en même temps qu’elle aperçut Deb non-loin de la porte entrain de vaciller…
Trop faible pour se servir de l’Art, elle sent cependant clairement la conscience de Deb quitter son corps. Sa main serre doucement celle de son mari et elle puise dans ces dernières ressources pour parler :
Va vite la relever…elle va y perdre la vie si nous ne faisons rien…Je suis trop faible mais…tu dois avoir encore la force toi…contacte Akula…il n’y a que lui qui pourra faire quelque chose pour elle…
Soudain une voix qui s’élève de derrière la porte…la Chambrière d’Antlia…ainsi la nouvelle c’était déjà propagée, certainement les domestiques qui avaient couru partout en entendant les premiers cris de l’enfant. Elle ajoute donc à l’intention de son mari à voix basse, ses dernières forces l’abandonnant : Dis à la chambrière de patienter quelques instants…que je ne suis pas bien et qu’il me faut quelques minutes pour rassembler mes esprits…
Ces derniers mots prononcés, elle posa sa tête sur la paillasse et ferma les yeux, abandonnée de ses forces.

Va vite la relever…elle va y perdre la vie si nous ne faisons rien…

Tenshi peinait à retrouver ses esprit, mais Deb semblait réellement mal au point. Il rassembla donc le peu de force qu’il lui restait pour la rejoindre. Il fut attiré par une voix de l’autre coté de la porte. Une femme, réclamant de voir Ald.

Dis à la chambrière de patienter quelques instants…que je ne suis pas bien et qu’il me faut quelques minutes pour rassembler mes esprits…

Tenshi s’exécuta sans rechigner et s’adressa à la chambrière.

Dame Aldraien n’est pas en état d’être dérangée ! Elle vous fera mander lorsqu’elle aura reprit des forces.

Deb était au sol maintenant. Inanimé. Les efforts consentis l’avaient probablement épuisé. Un épuisement total et dangereux, bien au-delà de la tolérance humaine. Il s’agenouille près de la prêtresse et pose sa main sur son front. Il se concentre, essaye de percer la cuirasse de Deb. Mais il semble que, même inconsciente, ses défenses résistent. Tenshi n’est pas assez entrainé, trop jeune dans la maîtrise de l’Art pour aller rechercher aussi loin la prêtresse.

Il faut se rendre à l’évidence, il ne peut rien pour elle. Mais ce qu’il peut faire, c’est trouver quelqu’un. Alors, de toutes ses forces, il projette son esprit vers celui qui l’a aidé tout à l’heure…

Akula… Akula… Deb a besoin de toi... elle a besoin qu’on la retire du fleuve de l’Art dans lequel elle est en train de se noyer. Je n’y arrive pas moi… je suis désolé mais c’est trop dur… et je suis trop faible… je la laisse entre tes mains... je compte sur toi…

Ensuite, Tenshi se relève et se dirige vers le petit être qui crie si fort. Arthan… son fils… Il semble en bonne santé. Il dépose un tendre baiser sur le front du bébé, il tente de lui faire comprendre, en le prenant dans ses bras, qu’il aura toujours un amour indéfectible pour lui. Que quoi qu’il arrive, il sera là s’il a besoin. Il le dépose ensuite dans les bras de sa mère. Ald s’est endormis. A bout de force elle aussi. La dernière chose que Tenshi aura faite sera de lui sauver la vie, ainsi qu’à leur dernier enfant.

Il regarde autour de lui, cette chambre qui ne lui semble pas vouloir de lui. Ces murs qui lui semblent si hostiles. Ald a choisi ces murs, ce domaine, cette vie. Une vie où il n’a pas sa place. Aristote sait qu’il aura tout essayé… en vain. Sa femme lui aura préféré les fastes de Grignan aux multiples témoignages de son amour éternel. Ainsi soit-il.

Il dépose un ultime baiser sur le front de la femme qu’il aime pourtant si profondément. Ses larmes coulent sur la peau d’Ald, il ne peut se retenir, il ne peut se contenir… Pourtant, il doit accepter... que faire d’autre… Il se lève sans un bruit et se dirige vers la porte. Incapable de dire si Akula a déjà commencé son office… torturé d’être impuissant à sauver Deb qui a tant fait pour lui… Mais le Seigneur des Lances ne l’abandonnera pas, il la sauvera, Tenshi le sait. Il la reverra elle…

Un dernier regard sur Arthan qui dort maintenant paisiblement dans les bras de sa mère. Une dernière coulée de larmes à la vue de l’Amour de sa vie qui le rejette avec tant de force… et Tenshi ouvre la porte… Au bout du couloir, la chambrière, témoignage ironique de tout ce pourquoi son mariage à volé en éclat, tout ce pourquoi sa vie est peut-être tout simplement... finie…

Il traverse le couloir, ignore la chambrière, traverse le domaine sans saluer les gardes et s’éloigne en chevauchant tristement le cheval qui l’a amené ici. Ensuite…

Messages : 5 Points : 8 Réputation : 1 Date d'inscription : 05/09/2009

Les mots échangés par Gauderic et sa capitaine, à l'entrée de Grignan, l'ont fait sourire et s'mordre la lèvre pour n'en rien laisser voir au garde, qui aurait risqué de le prendre mal. Elle lui a simplement tendu le flacon de calva, qu'il a fini par accepter après moults échanges de regards, celui de l'homme faisant des aller-r'tour presque comiques de la bouteille au visage de la Baile. Il a enfin décidé de la saisir, une fois qu'il a réalisé que la jeune femme en face ne se moquait pas de lui, et son sourire édenté a révélé alors le plaisir qu'il allait trouver avec sa nouvelle compagne.

La bois pas pendant l'service, hein? Ya ma Tlia à protéger...

Puis elle a tourné les talons et a rejoint le jeune homme en question, attendant patiemment qu'il emmène sa jument dans un box, avant de la conduire elle-même vers la maitresse des lieux. C'est ce moment que choisi un cavalier pour franchir les grilles du domaine. Elle a à peine le temps de reconnaitre le Juge dauphinois, le visage fermé, avant qu'il ne s'éloigne dans un nuage de poussière.

Sourcils froncés, elle regarde le point s'éloigner à l'horizon, et il faut la voix bizarrement douce de son page du moment pour qu'elle sorte de ses pensées et se tourne vers lui, pointant encore le doigt vers là où est parti Tenshikuroi.

La femme de cet homme est en train d'accoucher ici. Ne m'emmenez pas vers la Baronne, à moins qu'elle ne soit avec elle. Dites-moi plutôt où se trouve la maman...

Un petit temps d'hésitation avant que l'homme n'accède à sa demande. Tout en le suivant sur le chemin qui l'emmène vers Ald, elle laisse ses pensées l'entrainer de nouveau en ce Lyonnais-Dauphiné, terre de sa naissance, et où elle a rencontré la jeune femme, il y a peu, lorsqu'elle était en mission là-bas. Mission... Bien grand mot alors qu'elle est en permanence en mission, garde du corps d'un Ange qu'elle suivra au bout du monde. Mais elle avait stationné trois jours à Lyon, et ces trois jours avaient été porteurs d'une grande richesse de rencontres.

Le courant était vite passé entre l'ancienne Rouge et la toujours Viennoise. A tel point que la Baile avait dû faire d'infinis efforts pour résister à son envie de séduire la jeune femme, la sachant mariée, la sachant sur le point d'accoucher - et vu son ventre rond elle n'aurait pu éviter de remarquer ça, la Baile!- et ne voulant pas perdre l'amitié qui venait de naitre entre les deux. Elle avait aussi promis de venir la voir à Grigan, où elle avait pris de nouvelles fonctions, faisant ainsi d'une pierre deux coups, découvrant enfin le domaine de sa Baronne d'amie.

Toujours dans ses souvenirs, elle se laisse conduire presque inconsciemment jusqu'à la porte que le jeune homme lui dit être la chambre d'Ald. Elle le remercie d'un signe de tête et d'un sourire, avant de remarquer enfin la présence d'une vieille femme, sans doute une domestique, postée d'vant ce qui devait être un obstacle insurmontable pour elle, au vu de la tête qu'elle faisait et des doigts qu'elle tordait machinalement.

Vous attendez pour entrer, p'tetre, m'dame? 'fin bon, des fois faut pas attendre hein?...

La main sur la poignée, , elle montre l'exemple à la vieille en ouvrant la porte et pénétrant dans la chambre. S'arrête net en voyant Deb au sol, inanimée. Relève les yeux pour voir Ald endormie dans son lit, du moins le croit-elle, un bébé dans les mains. S'tourne brusquement vers la vieille femme.

Elle est où Tlia, vous savez? Pourquoi cette femme est au sol? Faites quelque chose... Allez appeler votre maitresse...

Elle n'attend pas la réponse et s'avance rapidement pour tirer Deb vers le lit d'Ald. Elle l'allonge à coté de la Viennoise et r'garde un moment la jeune femme avant de se décider à lui parler.

Hey la louve, réveille-toi, et dis-moi que tout va bien...

Ald ne répondant pas, elle lui tate le pouls par réflexe. Le coeur bat lentement, mais la Baile voit bien qu'son amie n'est pas sereinement endormie. Elle n'a aucune notion de médecine, elle qui ne sait qu'écrire ou se battre, et elle doit faire des efforts surhumains pour ne pas crier à la vieille encore immobile

Mais allez donc chercher quelqu'un !

Et le "bordel de merde" explose dans sa tête et ptetre dans les yeux qu'elle plonge dans ceux de la chambrière. Mais elle s'en fiche, tant qu'on va trouver quelqu'un pour s'occuper des deux femmes! En attendant, elle s'asseoit au bord du lit et prend la main de celle qui a fugacement été sa tavernière à Lyon, avant qu'une sergente zélée de la prévôté ne la contraigne à fermer son établissement, la menaçant d'un procès dont la Baile s'en fout royalement, mais qui aurait sans doute porté préjudice à la réputation de sa Cap'...

Ald... Ma belle réveille-toi...

Messages : 70 Points : 101 Réputation : 8 Date d'inscription : 11/06/2009

Plongée dans les méandres du sommeil lourd de l’absence de rêves, la jeune femme n’entendit pas tout ce qu’il se passait une fois ses yeux fermés. Pas de réactions de ce fait quand son mari quitta la chambre, et pas plus de réactions alors que l’agitation se faisait devant la porte de sa chambre…
Si elle avait pu deviner qui serait la prochaine personne à entrer dans la chambre, jamais elle n’aurait pensé à cette personne. Certes, elle y pensait souvent, très souvent même, son passage à Lyon l’ayant considérablement marqué, mais elle la pensait trop occupée pour venir la voir.

Enfin bien sûr, Ald ne savait rien de la personne qui venait d’entrer, ne l’avait même carrément pas entendue pousser la porte de la chambre, ni s’approcher d’elle en posant mille questions à la pauvre chambrière qui n’avait rien demandé.
Si on avait dut décrire l’état de la jeune femme à cet instant, il y aurait tout d’abord fallut dire qu’elle était épuisée, tant physiquement que mentalement, mais aussi que son cœur battait lentement comme se reposant d’un énorme effort, qui avait d’ailleurs failli lui coûter la vie.

Mais petit à petit son esprit se réveillait, presque en même temps que son corps. Certes, les sensations étaient encore vagues, mais elle sentait clairement son enfant bouger contre elle, il devait avoir faim à gigoter ainsi contre sa poitrine…Hey la louve, réveille-toi, et dis-moi que tout va bien...

Cette voix l’interpelle, quoi que plus que la voix distante, c’est le surnom utilisé qui l’interpelle… « la louve », ce nom raisonne dans sa tête, jusqu’à ce qu’elle puisse remettre un nom sur la voix…Bien sûr, il n’y a qu’une personne qui l’appelle ainsi, Baile. La sauvage, l’imprévisible, et la têtue…quoi que têtue c’est un peu léger pour la définir.

Elle lui demandait de se réveiller, plus facile à dire qu’à faire et la louve ne demandait qu’à obéir, elle…Mais ses paupières, elle avait beau y mettre toute son énergie, refusaient obstinément de s’ouvrir sur le visage de son amie. C’est alors qu’elle sent une légère pression sur sa peau et que son corps réagit malgré elle en sursautant presque imperceptiblement, mais tout de même.
Qu’est-ce qu’elle râlait tout de même, la pauvre chambrière ! La jeune femme n’était pourtant tout de même pas à l’article de la mort…Enfin, elle ne le croyait pas en tout cas.

Elle n’en fut sure qu’une fois que son amie posa sa main sur la sienne, alors se diffusa dans son corps une douce chaleur qui l’assura que la vie était encore bien ancrée en elle, sa main tressaillit sous celle de la Baile et elle se sentit comme soutenue. Puis elle se souvint de ce qu’elle avait dit à la domestique avant l’accouchement, de prévenir Baile afin qu’elle soit présente pour la soutenir…Oui, c’était ce qu’elle faisait en ce moment même.

Ald... Ma belle réveille-toi...

Un raclement de gorge et elle rassemble ses forces pour ouvrir les yeux et la regarder. Un sourire ternit par la fatigue apparait sur ses lèvres, mais peu importe la fatigue à cet instant. Une inspiration puis elle lui parle, d’une voix cassée mais d’une voix tout de même. Tu fais trop de bruit de toute façon…comment veux tu que je reste endormie…

Messages : 5 Points : 8 Réputation : 1 Date d'inscription : 05/09/2009

L'inquiétude fait rapidement place au soulagement, quand elle entend les premiers mots d'la jeune femme. Dans la foulée, elle retient le sourire qui s'dessine sur ses lèvres face à l'humour visiblement plus réveillé que son auteur, et prend un air faussement outré.

Tant qu't'y es, dis aussi qu'c'est à cause de moi que t'es dans cet état-là hein?
Ah mais non, suis-je bête, j'peux pas t'avoir mise dans cette situation...hmmpff!

Roule des yeux et grogne pour la forme avant de laisser cette fois le sourire prendre la place qu'il veut sur son visage.

J'suis heureuse de voir que tu t'en es sortie... Et qu't'as fait s'en sortir ce p'tit bout d'chou aussi...

Caresse du doigt le visage de l'enfant qui réagit instinctivement, gigotant doucement, petits poings levés et visage grimaçant, avant de retrouver la sérénité qui était sienne jusqu'à l'intrusion de ces phalange perturbatrices.
Un regard rapide vers la voisine de lit de la Viennoise, et elle plonge à nouveau ses yeux dans ceux d'Ald.

Je n'sais pas ce qui c'est passé, mais Deb à l'air mal en point là. Et j'me demande pourquoi ya personne pour vous aider toutes les deux! Vais ptetre aller chercher Tlia, paske j'fais pas confiance à la capacité auditive de la vieille à qui j'ai parlé!

S'apprête à se lever, avant de se raviser et de se pencher légèrement vers le visage fatigué de son amie, pour l'embrasser doucement sur la joue.

J't'avais pas dit bonjour encore. C'est mes restes de mauvaise éducation, d'solée!

Son regard franchement rieur dément sans trop de peine la pseudo sincérité de ces pseudo excuses. Elle rajoute, tout en reposant la main de l'ancienne soldat le long de son corps.

J'imagine que t'as soif, ou faim. Dis-moi c'qu'il faut que je ramène.

Paske moi j'suis nulle dans ce genre de choses, hein? Mais j'vais pas t'inquiéter davantage en t'exprimant c'te pensée à voix haute... Vais aller chercher Tlia, ou une autre éventuelle étoile qui saura me guider!

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