Journal d'une jeunette

Messages : 250 Points : 318 Réputation : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Le 13 juillet 1457

Un tas de velins reliés, trouvé dans un marché champennois, puis cette idée de coucher les morceaux de ma vie dessus, comme certains l'ont fait avant moi et comme d'autres le feront surement après.
Quelques écrits qui n'auront pas d'importance pour les autres, mais dont ma fille ou ma nièce pourront peut être profiter un jour, comme j'ai moi même pu le faire avec ma tante.

Alors à toi lecteur curieux qui peut être un jour profitera de ma plume, je vais tout d'abord te confier ma phrase préférée. Juste deux mots mis bout à bout dans la langue des ancêtres et qui pourtant reflètent un mode de vie à part entière:
"Carpe diem, profite du jour présent.."
Ah oui carpe diem! Profitons surtout de chaque instant, on ne sait jamais ce que la vie peut réserver....

Bon passons et parlons un peu de moi. Je vais essayer de te faire imaginer qui je suis et à quoi je ressemble.
Tout d'abord mon physique, en soit le moins important de tout.
Je suis de taille moyenne, dans la normalité si je puis dire...
Mes cheveux couvrent mes épaules de leurs boucles blondes et mes yeux sont bleus, en ce moment cernés de noir suite à un petit accident et un nez cassé.

Voici enfin le plus important, mon caractère:
J'aurai seize ans dans quelques jours et surement toute l'impétuosité qui va souvent avec.
Mon éducation au couvent me donne parfois des airs de rigidité, souvent une réserve mal perçue, mais j'essaie d'être ouverte à tout dans la limite de ma foi et de la raison.
La foi, elle est en moi depuis plusieurs années déjà et je serai bientôt baptisée. Le très haut, créateur suprême est toujours présent lors de mes choix, il vit en moi.
Le reste n'est surement que superflu, des petits traits de caractere qui te seront surement dévoilés au fil des pages, le reste du décor en quelque sorte...
Voilà pour le début...
A bientôt cher lecteur indiscret.

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Le 16 juillet 1457

Nous rentrons! Enfin!

Aujourd'hui Macon et demain Lyon, c'est fou ce que ma rugissante m'a manqué, il me tarde..
Cette guerre avortée m'a laissé comme un gout d'inachevé.
Ces journées à ne rien faire d'autre que tourner en rond, en attente d'informations qui ne nous étaient jamais données...
Si pour moi cette guerre était un début, ce ne sera pas celui de mon intégration en l'OST, je suis choquée!
Une lettre a semble-t-il été distribuée aux soldats, mais surtout pas à nous, membres des CN, car nous nous avons le droit d'en rire...ou d'en pleurer, au choix....
Il paraistrait que nous ayons fait fuir le brigands, quel humour puisque les seuls croisés étaient déjà à moitié éclopés.

Heureusement il ya eu toutes ces rencontres, ces gens que je n'aurais peut être jamais rencontrés sans cette parodie de guerre.
Et il y aussi cette subite envie de liberté qui m'est venue sans s'annoncer.
Tous ces voyages ces derniers temps, tous ces gens croisés, ils m'ont tous permis de me rendre compte que ma vie débute à peine, que chaque moment est un privilège, pas un dû...

Comme balayées certaines réserves dues au pensionnat, j'ai l'impression de m'éveiller, de naitre à nouveau.
Et cette liberté commencera par lavisite de la Provence, sans escorte aucune, je l'ai décidé...

Il est temps de vivre!

Messages : 250 Points : 318 Réputation : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Le 20 juillet 1457

Les jours passent et se ressemblent, calmes et chauds au point que Lyon en est désertée.
Et malgré ce calme presque ennuyeux je me dis que le voyage en Provence devrait être retardé. L'état des routes ne semble point propice et le plaisir de retrouver Lyon a été au delà de ce que j'attendais...

Rentrer chez soi, un acte paraissant anodin mais finalement pas tant que ça.
Revoir ces gens dans la rue, ces paysans dont on ne connait même pas le nom mais qu'on salue chaque matin quand ils partent vers leurs champs, entendre le bruit du Rhône lorsque Lyon est silencieuse, retrouver les cigales estivales...

Je me rends compte que je suis attachée à ce duché et bien plus que par un simple lien familial.
Quand nos frontières sont menacées mon coeur s'affole, quand un cadavre est retrouvé en notre fleuve ma peau frissonne, quand la descendance royale nait sur nos terres je m'emplis de fierté...

Je me découvre même ce etit coté chauvin qui me faisait tantr rire, mais finalement est ce un défaut ou une qualité masquée? Peut on reprocher à quelqu'un de trop aimer son duché alors que tant s'en désintéressent comme j'ai pu le voir en Bourgogne...

Toujours est il que ce duché m'a vue naitre et me verra certainement mourir, mais pas avant quelques années ou tout au moins je l'espère...

Puisse le très haut veiller à ce souhait, sans trop m'en vouloir de faire durer ma pastorale....

Messages : 250 Points : 318 Réputation : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Valence, le 31 Aout 1457, au bord du Rhône

Salut à toi ô tas de velins qui me permet de coucher mes pensées pour toujours en garder traces, toi qui m'aideras à ne point reproduire inlassablement les mêmes erreurs...

Me revoici donc après quelques semaines de silence. Point pour te raconter quelconque tracas, cette fois ci je suis là pour te conter mes émois, pour en garder une trace, pour qui sait un jour me relire dans quinze ans ou plus et ressentir à nouveau cette émotion.

Je suis amoureuse...
Ainsi ce sentiment ne m'était finalement pas hostile, il attendait juste le bon moment pour apparaitre.
Et il a choisi Pathan.

Je ne pensais pas que mon rêve puisse estre humain. Je pensais mes désirs oniriques mais me refusais à en changer.
J'ai eu raison...Mon rêve existe bien.
Le très haut semble toujours me veiller avec autant d'amour, ou peut estre que ce sont eux là haut, mes bonnes éoiles...

Ce sentiment comme une nouvelle porte s'ouvrant dans le couloir de ma vie.. De nouveaux émois, ds découvertes, presque une nouvelle vie qui commence...

Alors surtout charge à moi de ne jamais oublier ces moments, ces émotions; peu importeront les épreuves traversées, les malheures endurés, ce moment devra rester gravé en moi, pour toujours.
Il m'aidera à ne jamais perdre espoir, à ne jamais cesser de rêver....
Puisse la vie ne point assombrir mon âme et mes espoirs, puisse le très haut lire au dessus de mon épaule à cet instant...

Messages : 250 Points : 318 Réputation : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Briançon, début du mois de décembre 1457.

Me revoilà, coucher une fois de plus mes pensées, mes souvenirs sur ces velins..
aujourd'hui je viens écrire ce que je ne devrai plus jamais oublier : Vivre en des souvenirs déchus, c'est simplement mourir à petit feu....
Ces derniers jours le hasard a mis sur ma route un indice, un ange, pour me rappeler que ma direction n'était pas la bonne, que je n'étais plus cette Appolline que je voulais rester. doucement je devenais une autre, qui leur ressemble trop...
J'ai fini ces derniers mois par oublier mes envies, mes espoirs, par ternir presque...Mon esprit s'est perdu un temps.

Mais aujourd'hui, les yeux sur ces montagnes, je me suis rappelée de ce que je voulais devenir, ce que je voulais faire de ma vie.
Vivre, simplement, laisser les mauvaises langues finir par moisir, et moi, me forcer à rester fraiche, intacte.
avant hier j'ai quitté Pathan, bientôt je quitterai Briançon et ce duché. Pour des semaines, des mois, je ne sais pas. Mais au moins le temps de retrouver mes sourires, mes rires.

J'ai aussi pris conscience que la mort de papa n'était pas encore effective, je m'y refusais, en gardant tous ces souvenirs, en étant sans cesse à sa recherche bien qu'il soit mort, comme si me réfugier en ce passé était plus simple.

J'espère dans des mois me relire et me rappeler de tout ceci, de ces erreurs qui ont failli me perdre. Ainsi ici je confie ce mal être dû au passé pour construire un avenir...

Messages : 250 Points : 318 Réputation : 4 Date d'inscription : 19/05/2009

Une nouvelle année vient de commencer. Et me voilà rentrée.
Rentrée...Mais rentrée où?
En Lyon qui je m'aperçois n'est pas vraiment mon chez moi. D'ailleurs ai-je un chez moi?
Je ne sais pas si c'est moi qui ai changée, ou si je suis juste redevenue moi, en tous les cas eux ne me paraissent plus estre eux.
Ils sont calmes, presque mous, déteints...
Je finis par me demander si ce n'est pas le lot de chacun en ce duché, mourir à petit feu, oublier qui il voulait estre.
Mais ce ne sera pas le mien, ça j'en suis sure.

Je n'ai guère vu Eloy ces derniers jours, peut estre se repose-t-il de ce voyage, en tous les cas il me manque, surtout là.
De revenir ici, plus que jamais, me fait me rendre compte qu'il ne doit y en avoir deux comme lui en ce royaume, il est cet air qu'il me manque, il m'aide à survivre au milieu de tous ces gens déjà fanés.
Je ne sais pas ce que je serais devenue s'il n'avait croisé ma route pour me rappeler le gout de la vie.
Peut estre serais je devenue calme, ennuyeuse, presque triste...

Cette nouvelle année ne ressemblera surement pas à celle passée, je le sens, il y a déjà trop de changements d'annoncés....

Ecrit à Lyon, en ce début de janvier 1458